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Connaissez-vous les mini-forêts ? Elles permettent de recréer des environnements naturels à partir d’essences végétales complémentaires.

Akira Miyawaki…vous connaissez ?

Non ce n’est pas un personnage de manga ! Il s’agit d’un botaniste japonais, inventeur du concept des micro-forêts.

Dans les années 1960, il découvre en Allemagne (eh oui, les idées voyagent) la méthode du Potentiel naturel de végétation. Cela consiste à repérer les essences végétales qui poussent spontanément dans une région. C’est sur ce principe qu’Akira Miyawaki se base pour créer des mini-forêts natives, à l’image des forêts primaires.

La création de ces micro-forêts s’appuie à la fois sur la complémentarité et sur la compétition. Les essences s’entraident, mais sont aussi en compétition pour accéder aux éléments nécessaires à leur croissance (lumière, CO2, eau dans le sol…). L’idée est de planter de manière dense et variée sur une petite surface pour favoriser une croissance intensive.

Une méthode simple

Même si ce processus prend quelques années – ce qui est somme toute relativement court – les étapes sont facilement réalisables :

  • Repérer les arbres autochtones en observant les forêts de la région et sélectionner plusieurs essences naturelles (quinze à trente essences différentes)
  • Préparer le sol qui va accueillir la mini-forêt : nettoyer, aménager, fertiliser avec des matières naturelles
  • Planter trois à cinq arbres par mètre carré
  • Entretenir et pailler pendant les trois premières années

Akira a observé depuis le début des effets flagrants de cette méthode intensive : les micro-forêts poussent dix fois plus rapidement car elles sont beaucoup plus denses et elles offrent cent fois plus de biodiversité qu’une forêt traditionnelle. Au bout de trois ans, les mini-forêts deviennent autonomes.

Favoriser la coopération entre les espèces permet d’obtenir des forêts à étages et de limiter la propagation des maladies. Il s’agit en fait de s’inspirer du comportement spontané de la nature pour obtenir un écosystème qui se régule de manière autonome grâce à sa diversité.

Ainsi sur un tout petit espace (un coin de jardin, un petit espace commun au milieu d’un lotissement…), on peut créer une forêt avec plus de mille arbres sur quelques centaines de mètres carrés.

Des bienfaits multiples

Tout le monde peut planter une mini-forêt dans son jardin. On peut aussi constituer un groupe, se mettre en lien avec sa commune ou l’école de ses enfants pour lancer une initiative de plantation collective. C’est aussi l’occasion de sensibiliser ses concitoyens et les jeunes générations aux actions possibles pour préserver notre planète.

Car au-delà de créer de jolis espaces de détente, ces mini-forêts offrent beaucoup d’autres avantages. Par sa densité et sa variété, la micro-forêt génère une formidable réserve de biodiversité, où s’épanouit le vivant, végétal aussi bien qu’animal. Ces espaces constituent également des barrières sonores près des voies automobiles, des puits de captation de carbone et des autres pollutions. Ils possèdent en plus une capacité à régénérer les sols et à purifier l’eau en sous-sol.

Les forêts nous protègent également des risques naturels : vents, glissements de terrain, érosions, inondations, avalanches, déplacement des dunes… Et nous savons bien qu’il est indispensable de créer des îlots de verdure pour limiter la montée des températures en milieu urbain.

Ce genre d’actions locales est un contrepoids au dérèglement climatique et aux pollutions de notre Terre.

De nombreuses initiatives concrètes

Rien qu’en France, plusieurs initiatives sont lancées. Organismes, collectivités locales, établissements scolaires ou simplement regroupements de particuliers : tous tentent d’offrir à leur région de nouveaux poumons verts.

Sans compter un des représentants internationaux de cette méthode, Shubhendhu Sharma, fondateur de Afforest. Il transmet ses connaissances et œuvre activement à la création de mini-forêts à travers le monde.

En France, les forêts constituent 31 % du paysage. Malgré une croissance régulière de cette superficie, nous ne sommes qu’en quatrième position au sein de l’Europe en termes de proportion entre la surface boisée et la superficie du pays. Nous pouvons faire mieux, en reboisant les espaces bétonnés ou abandonnés.

Le développement des forêts est un des leviers pour atteindre l’objectif national de la réduction carbone. Il est donc temps de se retrousser les manches et d’y contribuer activement avec cette méthode développée par Akira Miyawaki.

Plus d’informations

Pour plus d’informations sur la méthode : Arboretoom, Afforest, Minibigforest, Urban Forest, Boomforest, Toulouse en transition, Agri’parc

Voir vidéo https://mrmondialisation.org/nantes-ils-font-pousser-des-micro-forets-100-fois-plus-riches-en-biodiversite/

Pour s’informer sur les forêts : Office National des Forêts, Ministère de la transition écologique

Article rédigé par Delphine.D

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