Depuis deux mois, une dizaine de radeaux fleurissent sur la Deûle. Ils colorent le canal avec leurs tons vert et préservent la diversité biologique de l’espace.
Ces derniers mois, les passants de la citadelle de Lille aperçoivent d’intrigants radeaux flottants végétalisés. Visant à renforcer la biodiversité, ils sont composés de deux couches. L’une, immergée, est dédiée à la protection et reproduction des jeunes poissons. La seconde, à l’air libre, est réservée aux pollinisateurs et aux oiseaux. Pour attirer les petits poissons, un système ingénieux alliant des coquilles d’huîtres à la structure a été réfléchi. Ainsi, ils sont à l’abri des prédateurs de la Deûle comme les brochets.
En quatre mois, un banc de poissons entier peut se renouveler.
Une initiative ambitieuse
De l’extérieur, ces radeaux fleuris ravissent les Lillois avec leur menthe aquatique et leur juncus pouvant atteindre 80 centimètres. Très prisés par les pollinisateurs qui viennent les butiner, ces radeaux offrent également une place ensoleillée pour les volatiles. À l’écart de l’activité humaine, ils redynamisent la population d’oiseaux en milieu urbain qui avait chuté de 27,6 % en trente ans.
Installés par Ecocean, une entreprise spécialisée dans la restauration de l’écologie, qui participe aussi à la mise en place de parcs naturels, de jardins flottants et de Biohuts à l’international.Ces îlots flottants, nés grâce au budget participatif de la ville de Lille, représentent un investissement de 500 à 800 euros par mètre carré et sont conçus pour durer. « Les premiers signes de dégradation de la plateforme n’apparaissent pas avant les cinq premières années », assure un employé de Ecocean. « En octobre, notre équipe reviendra évaluer les progrès de la biodiversité », ajoute-t-il. Un projet similaire est en cours à Bruxelles.
Article rédigé par Marinette Coupechoux avec Cyrus Bedel