Les montagnes, leur glace, leur sport… Autant de scènes évoquant de réconfortantes vacances hivernales. Pour Thierry Corbarieu, coureur déterminé et membre d’honneur de l’association, ce décor rime plutôt avec défi. Le 26 février dernier, il se lançait dans la course à l’Iditarod Trail en Alaska. L’iditarod Trail ? C’est une aventure en deux étapes : un premier trajet de 350 miles(560 km) suivis, pour les plus endurants, d’une deuxième course de 1000 miles (1 600 km). « J’ai le goût du sport, de l’effort », confie Thierry Corbarieu. « Pour moi, ces périples me permettent avant tout de partager de beaux moments », ajoute-t-il.
Le départ
« On ne peut pas être préparé à l’Alaska, on s’y adapte », témoigne l’athlète. Avant de décoller pour l’Alaska, Thierry Corbarieu est parti humble, mais serein. Au compteur, plus de quatre victoires (Iditarod 350 en 2022, Yukon Arctic Trail en 2019, Transpyrenea en 2018 ou Trans333 en 2009), et de solides entraînements. Le pays de l’étoile polaire lui a permis de se surpasser. « J’ai véritablement été à l’écoute de mon corps », affirme le sportif. « J’ai déjà dû revenir sur mes pas à cause de mon dos », poursuit-il. Des épisodes similaires arrivent régulièrement en Alaska puisque les températures varient entre – 45 °C et 2 °C.
Des rencontres
Partir à la conquête de l’Iditarod Trail, c’est aussi ruser pour communiquer. Thierry Corbarieu a parcouru la piste Seward-to-Nome aux côtés de l’Américain Beat Jegerlehner et du japonais Takao Kitada. Les trois finalistes mêlaient parfois anglais, français et gestes pour communiquer. « C’était rare de se retrouver avec des locaux. J’ai été accueilli dans une famille fantastique. On a pu échanger et se reposer un peu », sourit l’athlète, qui dormait la plupart du temps seul.
Paysages givrés
Le sportif reste marqué par les paysages époustouflants de l’Alaska. « C’est juste sublime. À Yukon, au sommet des montagnes, on bascule sur une vue avec une mer colorée, baignée par les reflets du soleil », se remémore Thierry Corbarieu. La flore de ces terres sauvages est diversifiée : sous les yeux des coureurs défilent tantôt des forêts, tantôt des banquises. Après quatre heures de sommeil, le panorama devient sa première source de motivation.
2 h 00 du matin, jeudi 23 mars : arrivé au bout de la compétition, Thierry Corbarieu ne réalise pas encore son exploit. Il est le premier, ex aequo avec Beat Jegerlehner, sur treize coureurs à atteindre Nome. Sa détermination et ses expériences passées prouvent que tout est possible. « La course aux 1000 miles était pleine d’émotions. J’ai eu la chance d’avoir suffisamment de connexion internet pour voir mes parents juste avant la ligne finale. » Le Auterivain décide de se reposer avant d’atterrir en France. Surprise à l’aéroport : ses proches sont venus le soutenir… À 1 h du matin. Dans une avalanche d’émotions, il retrouve des élèves de son village, sa famille et ses amis.
« Je ne m’attendais pas à ce que les gens soient aussi touchés », s’étonne Thierry Corbarieu. C’est une motivation supplémentaire de poursuivre les courses sensationnelles. « Je prépare un tour du monde avec mon fils Yan en 2025. On voyagera non seulement à pied mais aussi à vélo… ou en bateau à rames ! », conclut l’athlète, prouvant qu’il est toujours temps de penser grand. Ce tour du monde ne sera pas une simple balade, il s’annonce plutôt costaud, avec 200 km à parcourir chaque jour ! Le père et son fils entament une préparation autant psychologique que physique. Tous deux habitués de la course à pied, ils découvriront les joies procurées par d’autres épreuves comme lorsqu’ils rameront deux mois durant. Déjà, le planning est serré : il faut s’habituer à monter et descendre des côtes à vélos, développer les muscles des bras tout en assurant leur endurance à pied. À très bientôt pour ces histoires palpitantes, à retrouver dans ses prochains témoignages sur le blog 100 % positif de CECF.